Ce billet résume le quatrième scénario de notre campagne d'Anima RPG. Celui-ci est basé sur "Just Dance" par Loukae. Une seule séance, le 05 janvier 2009, a été nécessaire pour résoudre le terrible dilemme qui s'est posé au groupe ce jour-là. Épisode narré par Giselle.

Comme d'habitude : si vous comptez aborder ce scénario en tant que joueur, évitez de lire ce résumé de séance.


[Extrait du journal de Giselle Mermidion]

[…] 10 mars 988 : Cela fera bientôt un mois que nous voyageons. Immédiatement après qu’Ichigo ait réglé le compte de l’autre pourri-gâté, nous décidâmes de planifier la suite du voyage. Notre but est d’atteindre La Roche. Il va donc nous falloir passer par la ville de Dupoids, à un peu mois d’une semaine d’ici. À ma grande joie, on nous apprit qu’il faudra nous arrêter à Vieillemont, un petit village local servant de halte. Entre les sales petits prétentieux et les haltes, ce voyage n’a décidément pas fini de nous faire perdre notre temps !

10 mars 988 : Après délibérations, le groupe décida de louer une calèche pour le voyage. Mieux vaut ça que d’acheter des chevaux, vu qu’aucun d’entre nous ne maîtrise l’équitation. J’émis l’idée d’acheter directement la calèche et de louer les services d’un laquais pour nous conduire, mais les autres préfèrent attendre une occasion ultérieure. Il nous faudra 4 jours pour atteindre Vieillemont.

11 mars 988, au soir : Le trajet n’est pas pire que d’habitude, mis à part Bragor qui devient de plus en plus nerveux. On dirait que l’action lui manque. À ce sujet : une fois au village, notre cocher nous prévint qu’il serait prêt à repartir au soir. Bragor en profita pour chercher une petite bagarre. Il interrogea le chef du village au sujet d’un éventuel brigand qui aurait pu leur causer du souci, ou d’une hypothétique créature maléfique qui s’en serait prise à eux. Bonheur et joie, le Christ lui sourit : apparemment, une « chose » s’attaquait aux récoltes de Vieillemont depuis quelques temps. Il n’en fallut pas plus à Bragor pour se diriger vers les champs, ce que nous imitâmes prestement.Sur place, nous pûmes constater que les carottes avaient été sauvagement… dévorées. À y regarder de plus près, nous y vîmes les marques de grandes dents de lapin. Encore un mystère fascinant à résoudre : qui a mangé les carottes du champ de Vieillemont ? Voilà qui me rappelle nos jeunes années sur la Pièce-Monde. Notre inénarrable capacité de déduction nous amena à croire que la source du problème se situait dans la petite forêt en bordure de champs.Après des heures gaspillées dans cette vaine recherche, Ichigo et Sushi détectèrent la présence d’une créature entre les arbres. Sans crier gare, un gigantesque rongeur rose à longues oreilles se jeta sur Bragor et se colla à lui. À en croire l’expression de son visage qui débordait d’une écœurante joie abominablement niaise, on aurait dit qu’il voulait des câlins. Bragor, fidèle à lui-même, lui asséna un direct qui fit repartir cette horrible créature de là d’où elle venait. Cette démonstration de tendresse malvenue trouva sa fin dans un magistral coup de poing. Je note néanmoins que notre boite de conserve mobile se tient encore discrètement le poignet suite à sa démonstration d’héroïsme...À l'heure où j'écris ces lignes, nous venons de regagner le village, où notre cocher est prêt à partir. Trêve de perte de temps, l'ennui nous attend.


13 mars 998 : Nous avons atteint Dupoids aujourd'hui. Encore une grande cité très animée, avec des gens, du bruit, de la vie à chaque coin de rue. Malgré le brouhaha abrutissant de la ville, quelque chose d'intéressant s'est produit : Sushi décida de s'acheter un nouveau katana pendant que nous cherchions une auberge. À peine était-il parti que déjà, on entendit des bruits de combat venant de sa direction. Derrière ses airs de gentil Lannet, il cache bien son jeu… enfin, il le cache mieux que Bragor en tous cas.Nous nous dépêchâmes (Bragor en tête), mais n'arrivâmes qu'à la fin de l’escarmouche. Sushi – fidèle à ses habitudes – avait encore réalisé un exploit fantastique : il venait de sauver la fille d’un marquis, attaquée par une bande de badauds sans envergure. D'après son récit, il en rossa un et les autres décampèrent rapidement sitôt fait. La fille en question s’appelle Éloïse et louche sur Sushi d’une manière vulgaire, à peine dissimulée. Un bon point en guise de consolation : elle nous a invités à dîner aux côtés de son père ce soir-même.

13 mars 998, au soir : Parlons donc du père d'Éloïse. Après avoir glané quelques informations, nous pûmes déduire que Sushi avait touché le gros lot. L'homme porte le doux nom de « Marquis Ferdaine ». Il possède un gigantesque hôtel dans la cité. Sa famille se serait enrichie au cours des années, préférant se spécialiser dans le commerce plutôt que de suivre l’exemple d’une bonne partie de la noblesse et de s’investir également dans le combat. Lorsque Sushi émit l’idée de rechercher un forgeron, Éloïse nous proposa plutôt de profiter de la forge familiale. L’un dans l’autre, c’est probablement là que notre tombeur malgré lui aura le plus de chances de trouver ce qu’il cherche. Mêler l'utile à l'agréable, c'est très Lannet…


14 mars 998 : Durant la journée, Sushi commanda donc son katana. De l’excellente qualité du Lannet, dont il souhaite faire reforger la garde pour la personnaliser une fois l'arme en sa possession. Cette opération va lui coûter la coquette somme de 1’500 pièces d’or. C’est ce qu’il faut payer pour montrer son bon goût. Ichigo en profita alors pour faire commander deux tantos d’excellente qualité, là encore du Lannet. Visant l’efficacité avant tout, elle ne vit pas l’intérêt de les décorer d’une manière particulière. On sent bien une différence de tempéraments.Je me suis dit que le Fleuret que Sushi m’avait payé méritait lui aussi d’être amélioré. Je le confiai donc au forgeron pour qu’il me le refonde en une arme digne de ma famille… enfin, de mon père tout du mois. Au soir, nous nous rendrons chez le Marquis.

14 mars 998, au soir : Discussion barbante, repas barbant, personnages barbants. Je quittai la table avec l'envie de vomir. Tout au plus, nous pûmes faire la connaissance de la gouvernante de Éloïse, une vieille aigrie appelée « Madame Sardon ». Durant le repas, celle-ci glissa à l’oreille d’Éloïse qu’il serait bon d’inviter Sushi, le nouveau « héros local », au bal qui aura lieu dans trois jours. Ce que fit Éloïse, comme un mouton. Après un moment de feinte surprise, nous demandâmes des explications sur la nature de ce bal. A priori, il s’agit d’une soirée organisée par le Marquis pour permettre à sa fille de se choisir un mari parmi une foule de prétendants. Fini de jouer les bourreaux des cœurs ! Cette fois-ci, Sushi est pris à son propre piège : dans trois jours, il sera soit humilié, soit marié.À ce sujet, nous apprîmes que les prétendants sont nombreux. D’ailleurs, l’un d’entre eux a été retrouvé mort récemment. Une fois encore, il va falloir être sur nos gardes, même si nous dormons dans une auberge. Par prudence, Sushi et Ichigo échangèrent leurs chambres afin que le probable futur marié soit entouré par deux des nôtres. J'espère ne pas avoir à me réveiller !


15 mars 998 : Ai-je vraiment besoin de l'écrire ? Cette nuit fut pénible. À peine était-elle tombée que déjà, nous fûmes réveillés par un cri de Sushi. Ichigo se précipita la première dans la chambre. Elle tomba sur un agresseur tout de noir vêtu, qu’elle attaqua sans succès. Quant à moi, je tentai de défoncer le mur de l’auberge, mais les fâcheux qui ont bâti cet « hôtel » l’ont visiblement fait en pierres, rendant la tâche impossible. J’accourus alors à mon tour, à temps pour voir l’assassin s’enfuir par la fenêtre. Bragor ne parvint pas à retrouver sa trace. Plus inquiétant sur le moment, Sushi était dans un sale état : grièvement blessé à la jambe, il avait perdu beaucoup de sang. Heureusement, le médecin de l’endroit est compétent et parvint à stabiliser la blessure.Suite à cette tentative d’assassinat, le Marquis détacha un garde à la surveillance de Sushi. Celui-ci nous expliqua que son agresseur était probablement un "ninja", un membre d’une organisation d’assassins lannets soit-disant réputés. Comme si nous n'avions pas assez d'ennemis...


16 mars 998 : Perte de temps. Véritable PERTE DE TEMPS. Rien de notable à signaler.


17 mars 998 : Pour ne pas rester passifs, nous décidâmes de nous renseigner sur les prétendants. Notre dessein était de mettre la main sur ce fameux "ninja" et son employeur. Malheureusement, le Marquis ne nous apprit rien d’intéressant si ce n’est que personne ne vient du Lannet parmi les hommes qui courent après sa fille. À l'exception de Sushi, bien sûr, même si je conçois qu'Éloïse court après lui plus que du contraire. Quant aux servantes d’Éloïse, elles nous révélèrent, outre le fait que Sushi est le favori, qu'un cousin de Derreck Shezzard fait partie des prétendants.Pendant que nous enquêtions, Sushi ne trouva rien de mieux à faire que subir une nouvelle tentative d’assassinat. Les habitudes ont la vie dure. Cette fois-ci, c’est un rayonnage de bibliothèque qui lui s'effondra mystérieusement sur lui alors qu’il tentait de se renseigner sur l’alchimie. Après la jambe, il a désormais une épaule déboîtée. Ça lui apprendra à courtiser des filles de Marquis !Au soir, le Marquis donnera un banquet auquel sont conviés les prétendants. C’est la première fois que nous les verrons tous. Évidemment, nous craignons que Sushi ne se fasse empoisonné, mais que pouvons-nous y faire ? Sushi souhaite aller au repas malgré tout. Nous improviserons...

17 mars 998, au soir : Le repas lui-même fut terriblement assommant. Sushi mangea goulûment et ce, sans mauvaise surprise - tout au plus trouva-t-il que la soupe contenait un peu trop d'épices - chose d'autant plus étrange sachant que celle-ci n'avait pas été épicée du tout.Profitant de la soirée, j'observai intensément tous les prétendants du regard pour tenter de deviner lesquels étaient coupables des malheurs de notre Lannet international, mais rien n’y fit. À croire qu'ils sont blancs comme des colombes. Note étrange: sans doute pour tenter de briser l’ennui, le cousin de Shezzard commanda du Rab au milieu de notre noble repas. Ses origines paysannes y sont sans doute pour quelque chose. Après tout, pourquoi pas ? Les réactions outrées de certains de ses concurrents mirent un peu d'intérêt dans une soirée autrement ennuyeuse.Le repas se conclut aussi peu mal que possible et en ce moment, nous avons tous regagné nos chambres pour une dernière nuit palpitante durant laquelle rien ne semble se passer. Une nouvelle occasion de tenir ce journal à jour.


18 mars 998 : Le Jour J est arrivée, voici venue l'heure du bal. Ichigo et moi décidâmes de nous préparer dignement. Après tout, Sushi est le premier d'entre nous à passer la corde au cou. J’achetai quelques accessoires, alors que Ichigo se para d’une robe de soirée aux couleurs criardes, suite à quoi nous avons subi les habituelles manucures et brushing de circonstance. Il est d'ailleurs fort peu pratique de tenir une plume avec de faux ongles. Le bal commencera dès la nuit tombée.

18 mars 998, au soir : le bal est terminé. Il eut lieu dans une grande salle dotée de balcons, plus d’une centaine de personnes étaient présentes. Sushi fut immédiatement invité par Éloïse et le couple dansa au milieu de tout le monde. Nous pûmes alors constater à quel point celui qui était autrefois un vulgaire morveux du Lannet... n'avait pas tant changé que cela : ses pas hésitants forcèrent la fille du Marquis a ralentir un peu la cadence.Toujours à l'affût, Bragor monta à l’étage pour avoir une meilleure vue sur l’ensemble de la pièce, pendant qu’Ichigo fut invitée à danser. Sa vie de bohème lui a sans doute appris le sens du rythme, car elle ravit rapidement la vedette au couple-star. Un peu plus tard, ce fut à mon tour d'être courtisée et invitée pour quelques pas de danse. L’individu à l'origine de cette requête ayant eu le bon goût de soigner son apparence, je finis par accepter, bien que la danse ne soit pas ma tasse de thé.Peu de temps après, sans crier gare, toutes les lumières s’éteignirent. Nous pensâmes d’abord à un incident de mauvaise augure mais en vérité, c’est le moment que choisit Éloïse pour demander à son favori de la prendre en mariage. Et le favori était – bien entendu – notre Sushi. Après quelques minutes d’indécision, Sushi murmura quelques mots suspects à l’oreille d’Éloïse, avant de se mettre à genou et de demander sa main à la fille du Marquis. Celui-ci avait manifestement tout prévu, car sans attendre, un prêtre fit irruption dans la salle et officialisa l’union. Suite à quoi les deux nouveaux mariés furent invités à rejoindre leur chambre pour consommer les joies de la vie de couple. C’est donc officiel, Sushi ressortira de Dupois marié. S’il ressort un jour. En guise de dot, Sushi recevra désormais 10 pièces d'or par jour pour l’accompagner dans ses voyages. Et il a intérêt à partager…